LE MUSEE
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Années 60 |
2005 |
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Une américaine qui réside quelques mois par an à Battambang ,
m'explique que le personnel du musée a fait un travail extraordinaire afin de pouvoir
exposer et mettre en valeur leur patrimoine. Alors que nous discutons,
nous assistons à l'installation d'une nouvelle pièce, une statue va enrichir
l'entrée du musée et accueillera très bientôt les futurs visiteurs.
Le musée de Battambang est relativement petit et en effet très intéressant.
De nombreux linteaux sont exposés ainsi que des statues de Bouddha, des figurines...
On peut s'arrêter des heures durant sur l'habileté du peuple de Kambu à sculpter avec raffinement
des matériaux qui, pour être apprivoisés, nécessitent un savoir faire pointu.
Voici quelques une de ces oeuvres!
LE LINTEAU PHUM OR TAKI
Description du linteau "Phum Or Taki"
Ce linteau est sculpté de scènes Sivaïstes. Trois scènes sont juxtaposées.
A GAUCHE:
Siva debout sur un char tiré par un lion; derrière lui se tiennent 2 hommes,
sans doute Umâ et Gangâ, l'un tenant un lotus bleu, l'autre un lotus rose.
AU CENTRE:
Il est consacré à la scène ou Râvana cherche à ébranler le Kailasa sur
lequel siègent Siva et Umâ, ici représentés se donnant familièrement le bras, assis sur
un bloc montagneux qui écrase les reins de Râvana.
Celui-ci redresse son buste et ses 10 têtes figurées sur un seul rang, tandis qu'il relève ses
jambes derrière le bloc montagneux. A côté de lui se tient un personnage à tête de singe, Nandikesvara,
le gardien Kailasa que Râvana avait insulté.
SCENE DE DROITE (Dernière scène):
Siva sur un char dont Brahma est le cocher. C'est Siva destructeur
des trois villes que trois Asura avaient élevées, l'une en or dans le ciel, la seconde en argent
dans les airs, la troisième en fer sur la terre. Orgueilleux que leurs mérites qui leurs assuraient
une quasi-impunité, les Asura se conduisaient en tyrans. Une seule flèche de Siva détruisit les
trois villes qui sont figurées ici avec une variante amusante, sous l'aspect de trois Prâsât basculant d'un
bloc tandis que les Asura sont précipitées vers le sol la tête la première.
La figuration de ces scènes relève de l'imaginaire, elle en a la spontanéité et le sens malicieux.
D'AUTRES LINTEAUX
FRAGMENTS DE LINTEAUX
D'UN PEU PLUS PRES
Les photos présentées ci-dessous tentent de mettre en évidence les reliefs des linteaux !
Assez impressionnant !
LE NAGA
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Le serpent symbolise les enfers ou le royaume des morts dans de nombreuses cultures.
Les nâgas, animaux privilégiés de la mythologie indienne en tant que "gardien des
trésors de la terre" seront rapidement intégrés dans la religion bouddhique.
Les nagaraja, ou rois des serpents, auront pour mission, comme les lions, d'être les gardiens
protecteurs des temples. Ils serviront également d'ornementation, pour symboliser
le passage d'un lieu à un autre.
Le nâga sera souvent une stylisation du cobra, dotée de plusieurs têtes disposées en éventail,
souvent en nombre impair. Dans l'iconographie khmer, le naga à nombre impair de têtes
est mâle tandis que les femelles en ont un nombre pair.
Ils ont pour ennemis naturels des vautours mythiques appelés Garudas,
dragons aériens opposés aux Nagas, dragons des eaux et de la terre.
Mais Naga et Garuda ne sont en fait que deux incarnations de Vishnu, les deux aspects
de la substance divine, en qui ils se réconcilient.
Originaire d'Inde et très représenté dans l'art, il est le symbole
de l'eau dans la légende à l'origine du peuple khmer. Le nâga balustrade est une création locale
de grande importance. Le corps posé sur le sol à la fin du IXème siècle,
sera ensuite surélevé sur des dés. La tête, très massive puis simplement diadémée,
sera de plus en plus largement crêtées, soit de tresses flammées comme à Angkor Vat,
soit d'une auréole ornementale continue.
Peu après le nâga sera craché par une sorte de dragon (bordures des frontons).
Une tête de Kâla apparaîtra sur la nuque et un petit garuda sur la crête axiale.
Dans le style du Bayon, ce dernier élément deviendra dévorant, le nâga ne
sera presque plus qu'un accessoire! Chevauché par un garuda énorme le motif deviendra lourd.
Aux portes d'Angkor Thom, le nâga porté par les devas et
les asuras n'offre aucune particularité nouvelle. Sur certains ponts
d'anciennes chaussées khmères, les têtes du nâga
surmontent une image du Bouddha.
Les deux nâgas aux queues enroulées, dépouillés de toute ornementation,
s'apparentent par leur nudité même au nâga Mucilinda abritant de ses
têtes déployées la méditation du Bouddha.
AUTRES
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Madeleine GITEAU :
Membre correspondant de l’
E.F.E.O, était chargée de l’organisation
du musée du monastère de Vat Po Veal (1963), à Battambang, puis du
musée provincial dans la même ville.
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Pour en savoir plus sur Madeleine GITEAU, consultez la
fiche
de l'Ecole Française d'Extrême Orient.
(Français)
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